Le syndicat des médecins généralistes de France s’oppose à la campagne de contrôles de l’Assurance maladie sur les arrêts de travail.

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Une campagne de contrôle de l’Assurance maladie visant à vérifier la délivrance d’arrêts de travail par les médecins traitants a suscité la colère de la Fédération française des médecins généralistes (MG France). Selon cette dernière, près de 15 000 médecins seront visités par des délégués de l’Assurance maladie pour être avertis d’une pratique excessive dans la délivrance des arrêts de travail. Cette campagne de redressement est perçue comme une pression psychologique excessive sur les médecins traitants.

 

Les mesures de l’Assurance maladie et les réactions de MG France

L’Assurance maladie soupçonne certains médecins de faire preuve d’une trop grande générosité dans la délivrance des arrêts de travail et a lancé une campagne de redressement pour remédier à cette situation. MG France a vivement réagi à cette campagne, qualifiant les méthodes de l’Assurance maladie de “brutales”. Le syndicat dénonce le ton menaçant des lettres envoyées aux médecins généralistes, qualifiées de “lettres de menace” mettant en place des objectifs de prescriptions d’indemnités journalières. Environ un millier de “forts prescripteurs” sont ciblés en priorité et risquent une sanction financière pouvant atteindre 9 000 euros en cas de prescriptions jugées anormalement élevées.

Croissance des dépenses liées aux arrêts de travail

L’Assurance maladie justifie ces contrôles en soulignant la croissance des dépenses liées à l’indemnisation des arrêts de travail. En 2022, ces dépenses ont connu une augmentation de 7,4 % par rapport à l’année précédente, avec une tendance à l’accélération depuis 2019. Cette hausse ne peut être entièrement expliquée par la croissance des salaires et de l’emploi, selon l’Assurance maladie. Un baromètre du cabinet Mercer confirme également une augmentation de l’absentéisme au travail en 2022, avec 48 % des salariés ayant été absents au moins une fois pendant plus de trois jours, contre 36 % en 2021 et 39 % en 2020. Toutefois, il convient de noter que la durée moyenne des arrêts de travail a diminué, passant de 32 à 26 jours par an il y a deux ans.

Réactions de MG France et mise en cause des médecins traitants

MG France considère ces contrôles comme une attaque ciblée contre les médecins traitants, qui sont déjà confrontés à de nombreuses contraintes, telles que la diminution de leurs effectifs et les lois coercitives. Le syndicat dénonce le fait que les médecins généralistes soient utilisés comme des boucs émissaires en matière de dépenses de santé publique. Le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, a lui-même fait part de son inquiétude quant à l’explosion du nombre d’arrêts maladie prescrits l’année dernière, avertissant que le montant des indemnités journalières pourrait atteindre 23 milliards d’euros d’ici à 2027 si cette tendance n’est pas maîtrisée.

 

En résumé: La campagne de contrôle de l’Assurance maladie concernant la délivrance des arrêts de travail par les médecins traitants suscite de vives réactions de la part de MG France. Alors que l’Assurance maladie cherche à maîtriser les dépenses liées aux indemnités journalières, le syndicat dénonce une pression psychologique excessive sur les médecins traitants et met en garde contre une approche qui pourrait nuire à la profession médicale. Cette situation souligne la complexité de la gestion des arrêts de travail et la nécessité de trouver un équilibre entre la santé des patients et la soutenabilité financière du système de santé.

 

 

 

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